16 mars 2022
Sacré-Coeur – Interview – Philippe Fleury
Bonjour Philippe Fleury, merci pour votre réponse favorable à cet interview, pourriez-vous vous présenter en quelques mots svp ?
Philippe Fleuy: Je suis un Genevois de naissance. Je fête ces jours mes 50 ans ; je suis donc un jeune homme. J’ai habité pendant 30 ans à côté de l’Église du Sacré-Cœur, où mes parents étaient très impliqués. Après des études de lettres et de droit, et l’obtention du brevet d’avocat, j’ai travaillé pendant 5 ans dans l’administration fédérale à Berne, dans les autorités de lutte contre le blanchiment d’argent. J’ai ensuite rejoint la société KPMG à Zurich. Puis je suis rentré à Genève et j’ai continué ma carrière chez KPMG, où je suis devenu tout à tout associé et chef du bureau de Genève. Je m’occupe d’aider les entreprises dans les domaines de la criminalité économique, de la Compliance, de la gouvernance, des conseils juridiques et des investigations de fraude.
Je suis marié et ai un enfant de 9 ans. Parallèlement, je poursuis une carrière militaire, en tant que colonel dans les forces terrestres.
Je suis président de la Paroisse du Sacré-Cœur depuis une dizaine d’années
Comment avez-vous vécu cet incendie du 19 juillet 2018 ?
Philippe Fleuy: Par procuration. J’étais en vacances en Italie, et j’ai reçu de très nombreux appels téléphoniques.
J’ai dû piloter les opérations depuis mon lieu de vacances, et j’ai immédiatement réalisé qu’il s’agissait d’une catastrophe pour le bâtiment.
Avez-vous souhaité conserver l’histoire et l’ADN de ce bâtiment historique ?
Philippe Fleuy: Oui, mais pas seulement. Nous voulons faire revivre le bâtiment, et lui donne un nouveau sens et un nouvel élan. Pour ce faire, nous avons imaginé un projet qui prend racine dans le passé et se projette dans l’avenir.
Comme le bâtiment est classé, nous devons en conserver les dimensions, l’aspect extérieur et la distribution intérieure. Nous avons en outre puisé dans le passé pour reprendre des idées pour le bâtiment. Ainsi, nous allons y installer un restaurant, comme il y en avait déjà un à la fin du XIXème siècle. Nous allons reconstruire une salle des fêtes, comme l’avaient créée les Francs-maçons à la construction de l’édifice.
Mais nous allons également projeter le bâtiment dans la modernité, avec un lieu de culte novateur et avec des salles multi-usages. La vie religieuse y croisera la vie ordinaire.
Comment imaginez-vous justement l’église de demain ?
Philippe Fleuy: Ouverte, chaleureuse, rayonnante. Un lieu que l’on vient admirer. Un lieu où l’on vient prier. Un lieu où l’on va boire un verre, manger une assiette ou écouter un concert. Un lieu où on peut faire la fête et voir une exposition. Un lieu où l’on vient se ressourcer, en silence, face au ciel. Et surtout : un lieu où on se sent bien.
Nous voulons que le bâtiment soit vivant, par les activités qui s’y dérouleront le jour et en soirée, la semaine comme le week-end.
Nous voulons abattre les barrières entre la vie religieuse et la vie ordinaire. Elles s’entrelaceront dans le bâtiment.
Nous voulons enfin donner du sens au bâtiment, par les activités qui s’y accueilleront. Pour tous les Genevois et pas seulement les catholiques.
Quels ont été les inputs les plus marquants d’Urban Project SA, à ce jour, dans cette aventure refondatrice ?
Philippe Fleuy: Urban Project nous a aidés a concrétiser nos idées et nos ambitions, à les traduire en termes architecturaux, à les réaliser dans le bâtiment. Ils ont ici apporté une contribution décisive.
Ils ont par ailleurs guidé les travaux des architectes et de l’entreprise générale dans la définition des plans de détail. Avec leur fine connaissance du métier et leur sens pratique, ils ont apporté des solutions concrètes aux défis que pose le bâtiment.
Enfin, je veux relever ici l’engagement extraordinaire de Xavier Jeanneret, mon vieil ami, ô combien précieux depuis des années. Le projet lui doit tout, et je suis infiniment touché et reconnaissant de son énergie, de sa clairvoyance, de son inventivité et de son leadership.
Sur le terrain, quel est le souhait des adeptes et de la population quant à leur nouveau lieu de recueillement et de célébration ?
Philippe Fleuy: Nous avons mené des discussions intenses avec les Paroissiens avant de lancer notre projet. Nous avons associé à notre réflexion des habitants du quartier et des amis extérieurs. Nous sommes partis d’une feuille blanche ; tout était possible.
Au fur et à mesure, nous avons développé des idées-forces et des variantes, avant d’arriver au projet final.
Tous ont souhaité un bâtiment moderne, fonctionnel, où l’on se sent bien. Un bâtiment qui se projette dans le futur et réalise l’Église de demain. Un lieu où l’on vient prier, se recueillir, ou rire entre amis. Un lieu multimodal, vivant et chatoyant. Nous espérons le réaliser, pour et avec eux.
C’est une véritable future résurrection assurément ! Quel est votre sentiment et votre ressenti à ce jour et à cette étape du projet ?
Philippe Fleuy: Tant a été fait, et tant reste à faire ! Nous sommes au milieu du gué, mais j’ai pris la décision de passer le gué et d’aller de l’avant ! Nous allons réussir ! Parce que nous le voulons.
Je suis à la fois impatient et enthousiaste, humble et terriblement terre-à-terre, engagé et déterminé, plein d’énergie pour surmonter les obstacles et infiniment reconnaissant d’être si bien entouré. Je suis là pour servir, dans le rôle du chef d’orchestre.
Ce projet n’est pas un projet de reconstruction. C’est un projet du cœur, porté par des femmes et des hommes qui y mettent ce qu’ils sont.
Souhaitez-vous profiter de cet interview pour passer un message aux lecteurs et aux intéressés par ce projet ?
Philippe Fleuy: Venez voir ! Venez découvrir le projet sur place ! Laissez-nous vous montrer ce que sera bâtiment dans le futur, et rejoignez notre enthousiasme ! Ce projet, nous le développons pour vous aussi, votre famille et vos amis.